''Sur la route'': rien sur Raphaël
C’était l’un des films les plus attendus de ce 65e Festival de Cannes tant la gestation de l’adaptation du roman de Jack Kerouac a été longue et douloureuse. Longtemps espérée par Francis Ford Coppola – regrets éternels -, la version cinématographique du premier chef d’œuvre de la Beat Generation a été confiée à Walter Salles, dont on connait le goût pour le road-movie initiatique depuis «Carnets de voyage». L’occasion pour le Brésilien de filmer les mirages de l’American Dream et une nouvelle génération d’acteurs dont la belle Kristen Stewart, Marylou incandescente qui casse son image de jeune fille prude de «Twilight».
MANQUE DE RISQUE
Si l’auteur de «Central do Brasil» respecte à la lettre l’œuvre du «Jazz Poet», filmant une jeunesse ivre de liberté dans l’Amérique puritaine des années 50, il manque une vraie prise de risque, que ce soit dans le scénario – le film dure 2h20 soit trente minutes de trop – ou dans la réalisation que l’on qualifiera de scolaire. Le charme des jeunes acteurs agit par séquences – notamment grâce à Garret Hadlund en Dean Moriarty -, mais l’on éprouve rarement la sensation du voyage. Walter Salles échoue même à filmer les grands espaces américains et la lente transformation intérieure de ses jeunes personnages. Et de se souvenir des écrits d’André Bazin pour qui l’adaptation d’un chef d’œuvre littéraire nécessite la présence d’un génie derrière la caméra pour construire «un être esthétique nouveau». Tout l’échec de «Sur la route» tient dans ce refus de la «trahison» de l’œuvre originelle.
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